Sur la Côte de Lumière, là où l’océan se mêle aux estuaires, Jack Guichard a choisi de poser ses valises et son regard. Ancien maître des musées parisiens, il poursuit aujourd’hui une aventure plus intime, mais tout aussi universelle : transmettre la science comme on transmet une flamme, avec patience, malice et passion.


L’enfant des sciences devenu conteur
Il y a chez Jack Guichard une curiosité qui ne s’est jamais assoupie. Normalien, biologiste, neurobiologiste, il a longtemps exploré les mystères du cerveau avant de comprendre que sa véritable mission était ailleurs : dans l’art de raconter. Chercheur, professeur des universités et directeur du Palais de la découverte, il a façonné des lieux où la connaissance se déploie comme une aventure. La Cité des enfants, dont il est le père, reste l’un de ses gestes les plus audacieux : offrir aux plus jeunes un terrain de jeu où les équations deviennent des énigmes et les expériences des émerveillements.
Passeur de curiosité
Jack Guichard n’a jamais voulu enfermer la science dans des manuels austères. Il l’a rendue vivante, palpable, joyeuse. Ses expositions interactives, ses conférences, ses livres, plus d’une centaine, sont autant de fenêtres ouvertes sur le monde. Il aime poser des questions simples mais essentielles : comment éveiller la curiosité, comment résister aux séductions de l’irrationnel, comment donner envie d’inventer demain. Ses réponses se trouvent dans des expériences à faire à table, des jeux de mémoire, des récits qui transforment la rigueur en plaisir.









Photos : Jack Guichard/Randonnées Talmondaises/Talmont St Hilaire/DR
L’intelligence artificielle comme horizon
Aujourd’hui, son terrain d’exploration s’appelle intelligence artificielle. Avec la même ferveur qu’il mettait à expliquer la photosynthèse, il décrypte les promesses et les dangers de ces technologies. L’IA générative, dit-il, peut être une alliée créative, mais elle porte aussi le risque des illusions. Fidèle à son rôle de pédagogue, il montre comment ces outils peuvent enrichir l’apprentissage, à condition de garder l’esprit critique en éveil. Il propose aujourd’hui des conférences sur l’IA pour accompagner dans la compréhension des opportunités et des défis liés à cette dernière.
Gardien des traces de pas de dinosaures
Installé en Vendée, Jack Guichard s’est tourné vers un projet qui lui ressemble : les Sentinelles de l’Estuaire. Ici, la science se mêle à la nature, l’éducation à l’écologie. L’homme qui a rénové des musées et inventé des espaces interactifs se fait désormais gardien des traces de pas de dinosaures. Défenseur d’un territoire fragile. Il rappelle que la science n’est pas seulement affaire de laboratoires, mais aussi de paysages, de mémoire et de transmission.



Photos : Jack Guichard/Randonnées Talmondaises/Talmont St Hilaire/DR
Une passion qui ne s’éteint pas
Ce qui frappe chez lui, c’est l’enthousiasme. Dans ses conférences, il provoque l’étonnement. Dans ses livres, il invite à jouer avec son cerveau, à rire en apprenant. « Quel bonheur de voir des jeunes se surprendre à aimer les sciences », confie-t-il. Et l’on comprend que pour lui, la science est une joie contagieuse, une manière de célébrer la vie.
Un héritage tourné vers demain
Jack Guichard continue d’écrire, de former, d’inspirer. Ses engagements associatifs, ses interventions publiques, ses ouvrages sont autant de pierres posées pour bâtir une culture scientifique ouverte à tous. Visionnaire, créateur de vocations, il rappelle que la science est une aventure humaine, une manière de comprendre le monde et de préparer demain.



Photos : Jack Guichard/Randonnées Talmondaises/Talmont St Hilaire/DR
En bref
E-mail : guichard@icloud.com



