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Fashion Week de Paris, défilé Christian Dior : L’abstraction comme manifeste

Il y a des débuts qui font trembler les murs. Celui de Jonathan Anderson chez Dior, pour la ligne féminine, en est un. Attendu, scruté, commenté avant même d’exister, ce premier acte s’est ouvert sur un hommage : un montage vidéo qui retrace l’histoire de la maison, ses icônes, ses lignes, ses révolutions. Puis tout s’effondre. Littéralement. Les images se consument, le passé se dissout, et le présent peut commencer.

Photos : Dior/DR

Entre mémoire, sculpture et promesse

Jonathan Anderson n’a pas cherché à copier. Il a préféré sublimer. La veste Bar, pièce mythique de Dior, devient tour à tour blazer de sport, smoking, sculpture en volutes. Les robes Juno, Tulip, Eugénie, les coupes zig-zag de 1948, tout est là, mais rien n’est figé. Les références historiques sont digérées, transformées, abstraites. Les silhouettes citent sans réciter. Elles évoquent sans répéter. Ce que propose le créateur irlandais, c’est une lecture libre de l’héritage Dior. Une vision où les plis deviennent des volumes tortueux, où les matériaux s’entrelacent comme des pensées. Une mode qui pense, qui questionne, qui joue.

Photos : Dior/DR

Entre tapis rouge et dressing réel

La collection oscille entre deux pôles. D’un côté, des pièces conceptuelles – jupes à nœud, hauts plissés façon rideaux, cockades espiègles qui semblent taillées pour les tapis rouges. De l’autre, des looks plus accessibles, mais tout aussi travaillés : ensembles en coton fleuri, vestes Bar et minijupes en jean, polos associés à des pantalons oversize, bodys qui fusionnent sport et chemiserie. Les touches Jonathan Anderson sont partout. Jeans à laçage oblique, robes-sac décorées de grands hortensias, volumes noués et sculptés. Le tout dans une palette douce, presque féerique, entre pastel et lumière tamisée. Une esthétique “tweed”, bon-ton, mais jamais mièvre.

Photos : Dior/DR

Une femme Dior en devenir

Sur le podium, la nouvelle femme Dior se cherche encore. Elle est présente, mais pas tout à fait définie. Elle est visible dans les silhouettes des célébrités du premier rang, plus affirmées, plus commerciales que dans les regards abstraits du défilé. Jonathan Anderson semble vouloir établir un ton, une ambiance, plus qu’un récit. Et c’est peut-être là sa force : ne pas imposer, mais suggérer. Ce premier défilé féminin chez Dior est une rencontre. Entre un créateur au langage singulier et une maison au patrimoine immense. Une rencontre qui ne tranche pas, mais qui tisse. Et si l’attitude n’est pas encore claire, la promesse, elle, est bien là.

Photos : Dior/DR

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