Paris rayonne sous un soleil d’automne. Mais dans l’aile Denon du Louvre, c’est une autre lumière qui éclaire les esprits. Celle, tamisée et précieuse, de Nicolas Ghesquière, qui présente sa collection printemps-été 2026 pour Louis Vuitton.








Photos : Louis Vuitton/DR
Un décor comme une mémoire vivante
Un défilé qui ne cherche pas à sortir, mais à rentrer. À se lover dans les plis du quotidien. À célébrer la beauté de l’intérieur. Le lieu est secret, presque sacré. Les anciens appartements d’été d’Anne d’Autriche, réinventés par Marie-Anne Derville, deviennent le théâtre d’un voyage à travers trois siècles d’intérieurs parisiens. Meubles Art déco, cabinets du XVIIIe, sculptures du XIXe, tout se mêle, se répond, se contredit. Comme un salon où l’histoire aurait oublié de ranger. Les invités s’installent entre les époques. Zendaya, Emma Stone, Lisa, Léa Seydoux, Jaden Smith, tous venus pour le créateur, qui ne cesse de réinventer le présent. Jaden Smith, assis à côté de Christian Louboutin, incarne déjà une nouvelle page de la mode masculine. Et dans l’air, la voix de Cate Blanchett, douce et enveloppante, récite « This Must Be the Place » des Talking Heads. Une maison, un cœur, un lieu où l’on se sent soi.
L’intime comme manifeste








Photos : Louis Vuitton/DR
La collection s’ouvre sur des tons terreux, des manteaux longs comme des robes de chambre, des silhouettes amples, presque alanguies. On pense à ces après-midis sans rendez-vous, à ces moments suspendus où l’on s’habille pour personne. Puis viennent les bleus poudre, les roses barbe à papa, les soies légères et les fioritures inattendues, cols de fourrure, glands multicolores, éclats de fantaisie. Chaque pièce semble sortie d’un rêve éveillé. Les vêtements empruntent aux siècles passés, mais ne s’y enferment pas. Ils jouent, ils glissent, ils respirent. Comme si Nicolas Ghesquière avait voulu habiller des princesses modernes, cloîtrées dans leurs tours, mais prêtes à danser dans leur salon.
Une élégance sans destination
Ce que propose Louis Vuitton ce printemps-été 2026, c’est une mode sans extérieur. Une mode qui ne cherche pas à séduire les rues, mais à réenchanter les murs. Oubliez le pyjama de télétravail, la douche à midi, le jogging triste. Ici, on s’habille pour soi. Pour le plaisir. Pour le panache. Même si personne ne regarde. Et dans cette célébration de la sphère privée, il y a une forme de résistance. Une manière de dire que le style ne dépend pas du regard des autres, mais de l’amour qu’on se porte. Que la maison peut être un palais. Que le mardi peut être un bal.










Photos : Louis Vuitton/DR
Louis Vuitton, au cœur du chez-soi
En refermant les portes du Louvre, on emporte avec soi une sensation étrange. Celle d’avoir assisté à un défilé qui ne nous demande pas de sortir, mais de rentrer. De retrouver notre espace, notre rythme, notre beauté. Et dans ce monde qui court toujours plus vite, cette collection nous rappelle que parfois, le vrai luxe, c’est de s’habiller pour personne. Juste pour soi.













Photos : Louis Vuitton/DR



