Paris au galop, chaleur au cœur pour Gilles Thomas

Sous un soleil de plomb, dans la fournaise du Champ de Mars, le Grand Prix 5 du Paris Eiffel Jumping a offert un moment de pure émotion. Face à la Tour Eiffel, le cavalier belge Gilles Thomas et son alezan Ermitage Kalone ont conquis Paris, signant une première victoire internationale mémorable.

Photos : Longines Paris Eiffel Jumping/Jessik_r/Kbsp/Evan Oudin/DR

Un théâtre équestre en surchauffe

Samedi, Paris étouffait. L’air vibrait au-dessus du sable chauffé à blanc. Sur le Champ de Mars, transformé en écrin équestre, les spectateurs cherchaient l’ombre tandis que les chevaux, eux, affrontaient une autre forme de tension. Dans ce décor unique, à quelques mètres de la Tour Eiffel dressée comme un témoin silencieux, les sabots frappaient le sol avec une solennité presque religieuse.

Une danse entre ciel brûlant et sable

Au cœur de cette journée caniculaire, un duo s’est imposé. Gilles Thomas, 27 ans, main sûre et regard concentré, et son complice Ermitage Kalone, étalon à l’allure noble et à la crinière éclatante. Dans le silence suspendu d’un barrage à haut risque, le couple a dessiné un tour tendu comme un violon. Résultat : 42,92 secondes. Et un poing qui se lève, instinctif, dans le ciel incandescent de la capitale.

Photos : Longines Paris Eiffel Jumping/Jessik_r/Kbsp/Evan Oudin/DR

Le panache face aux pièges

Tous ont tenté leur chance. Chacun avec son style, sa stratégie. Certains ont manqué d’un rien, d’autres se sont laissé griser par l’audace. Mais en ce samedi brûlant, seul le cheval belge semblait voler au-dessus des obstacles comme s’ils n’existaient pas. Et autour, la Tour Eiffel semblait, elle aussi, garder un souffle pour ne pas troubler l’instant.

Une victoire qui fait taire le monde

Dans les tribunes, la famille du cavalier retient son émotion. Le propriétaire d’Ermitage Kalone laisse échapper un sourire soulagé. Car ce n’est pas qu’une victoire. C’est une revanche sur le temps, une preuve qu’après les podiums effleurés, le sommet se mérite. Gilles Thomas, au micro, est encore sonné : “Gagner ici, dans cette chaleur, devant ce public, c’est incroyable.”

Un Grand Prix sans drapeau tricolore au barrage

Aucun français parmi les barragistes cette année, la meilleure performance tricolore étant celle d’Antoine Ermann, 13e avec Floyd des Prés. Mais ce soir-là, le drapeau belge flottait bien haut, et c’est tout Paris qui a applaudi. Quand la lumière a baissé et que les chevaux sont repartis dans l’ombre, il restait, sur le sable tiède, l’empreinte d’un moment rare. Gravé dans les sabots. Et dans les cœurs.

Photos : Longines Paris Eiffel Jumping/Jessik_r/Kbsp/Evan Oudin/DR