Le samedi 4 octobre, dans l’atmosphère feutrée du lycée Saint-Louis-de-Gonzague, à deux pas du Trocadéro, la marque sud-africaine MaXhosa Africa a présenté sa collection Printemps-Été 2026, Izipho Zabadala, « Cadeaux pour les ancêtres ». Unique représentante africaine au calendrier officiel de la Paris Fashion Week, MaXhosa a offert bien plus qu’un défilé : une cérémonie vivante, vibrante, enracinée.
Photos : MaXhosa Africa/DR
Un lieu discret pour une célébration sacrée
Trois rangées de sièges bordaient les murs, rapprochant les regards et les émotions. L’ambiance, dès l’accueil sur la terrasse, était chaleureuse. Mais une fois dans la salle, le silence s’est fait respectueux. Au centre, Zawadi Yamungu, chanteuse et musicienne sud-africaine, pieds nus et jouant du handpan, a imposé une présence hypnotique. Sa voix, puissante et enracinée, portait des chants traditionnels qui semblaient dialoguer avec les vêtements. Les mannequins tournaient autour d’elle, comme en procession, transformant le défilé en un rituel de transmission.
Photos : MaXhosa Africa/DR
Une rétrospective vivante, tissée de mémoire
La collection, conçue comme une rétrospective des quinze années de création de Laduma Ngxokolo, revisitait les silhouettes les plus emblématiques de la marque. Chaque pièce, vibrante et colorée, portait les motifs géométriques du peuple Xhosa, entre superpositions de tissus, franges et drapés. Les coupes, légères et ouvertes, évoquaient la chaleur et la liberté du printemps. Bustiers, cols montants, décolletés variés : la richesse des formes répondait à celle des symboles.
Afro-accessoires
Les accessoires ajoutaient à la poésie : sandales à plumes, sacs miniatures, malles décorées. Les coiffures sculpturales, parfois surmontées de losanges, affirmaient une esthétique audacieuse et spirituelle. Le casting, majoritairement noir mais ouvert à toutes origines, incarnait une Afrique moderne, inclusive et rayonnante.
Photos : MaXhosa Africa/DR
Une mode comme offrande spirituelle
Un message résumait l’intention : « Chaque pièce est une offrande pour les ancêtres, un hommage à ceux qui n’ont pas connu cette ère de mode. » MaXhosa imagine ses créations comme des vêtements célestes, portés par des anges, tissés entre ciel et terre. Izipho Zabadala n’est pas une simple collection. C’est un acte de foi. Une célébration de la mémoire, de la culture et de la beauté comme langage universel. À Paris, ce jour-là, la mode africaine n’a pas seulement défilé. Elle a prié, chanté, dansé. Et elle a touché les étoiles.
Photos : MaXhosa Africa/DR
