Au Palais d’Iéna, transformé en un champ de tables en Formica, Miuccia Prada a présenté pour Miu Miu une collection qui ne cherche pas à séduire, mais à rendre hommage. Pour le printemps-été 2026, elle s’est penchée sur le travail des femmes, invisible, quotidien, essentiel, et en a fait le cœur battant de son défilé. Une réflexion sur la valeur du geste, sur la beauté de l’effort, sur le soin comme acte fondateur.












Photos : Miu Miu/DR
Le tablier comme symbole de puissance
Motif central de la collection, le tablier n’est plus un accessoire de servitude. Il devient armure, parure, déclaration. Décliné en popeline, toile brute ou dentelle, il se noue sur des robes, des jupes, du cuir. Il accompagne les silhouettes comme une mémoire du labeur, mais aussi comme une revendication d’autonomie. Dans un monde saturé d’individualisme et de capital, la maîtresse des lieux choisit de célébrer la solidarité, la répétition, la constance.
Une dualité entre robustesse et tendresse
Les matières racontent cette tension : coutil industriel, cloqué de soie, toile brodée, volants, rubans. Les manteaux aux poches exagérées côtoient des robes droites ceinturées de bretelles utilitaires. Les combinaisons en dentelle aérienne se superposent à des chemises nettes. Le vêtement de travail devient vêtement de loisir. La fonctionnalité épouse la féminité sans jamais la contraindre.












Photos : Miu Miu/DR
Un casting qui incarne la substance
Sandra Hüller ouvre le défilé, suivie de Richard E. Grant, Towa Bird, Milla Jovovich et Cortisa Star. Des visages qui incarnent l’intelligence, la force tranquille, la beauté sans artifice. Saison après saison, Prada compose un casting qui reflète l’éthique de sa maison : penser avant de produire, ressentir avant de séduire.












Photos : Miu Miu/DR
Des accessoires comme prolongement du geste
Les sacs en cuir robuste, les chaussures usées avec élégance, les tabliers transformés en objets d’art : tout perpétue le thème de l’utilité. Mais une utilité poétique, chargée d’émotion. À travers ces détails, Muiccia Prada célèbre l’amour discret que nous mettons dans nos gestes quotidiens – cuisiner, ranger, réparer, consoler.












Photos : Miu Miu/DR
Un uniforme pour celles qui bâtissent
Cette collection ne parle pas de tendance. Elle parle de dignité. Elle offre un vestiaire à celles qui construisent, nourrissent, imaginent. Chez Miu Miu, travailler, c’est aimer. Et cette vision, loin d’être naïve, est profondément politique. Muiccia Prada nous rappelle que le soin est une force. Et que la mode, parfois, peut en être le plus beau vecteur.












Photos : Miu Miu/DR



