Le printemps-été 2026 d’Alexander McQueen s’est ouvert comme une cérémonie païenne. Seán McGirr ne propose pas une simple collection : il orchestre un rituel. Inspiré par The Wicker Man (1973), le film culte de Robin Hardy, il explore ce moment de bascule où l’ordre cède à l’instinct, où le corps reprend ses droits, où la nature devient force dominante.












Photos : Alexander McQueen/DR
Une tension entre contrôle et abandon
Dès les premiers pas sur le podium, une frénésie fébrile s’installe. Les silhouettes sont tiraillées entre structure militaire et sensualité primitive. Les vestes d’officier se défont, se fragmentent, se réinventent. Poches plaquées décalées, bustiers fendus, chemises en popeline cintrées : chaque pièce semble contenir une pulsion prête à éclater. La coupe est précise, chirurgicale, fidèle à l’héritage technique de McQueen. Mais elle s’ouvre à une lecture contemporaine, presque streetwear. Les jupes et pantalons taille basse flirtent avec l’aisance, les boucles polies ajustent les bustiers comme des armures souples. Le corps devient moteur, langage, territoire.












Photos : Alexander McQueen/DR
La nature comme force libératrice
Sean McGirr ne célèbre pas la nature comme décor. Il l’invoque comme puissance. Les imprimés d’insectes abstraits rampent sur des robes parachute en soie ondulante. Les dégradés de peinture brûlée et les ornements scintillants évoquent le feu, la terre, le chaos. Les robes se drapent, se vrillent, se superposent en mousseline comme des flammes dansantes. Les détails de corseterie, libérés de toute tradition, s’appliquent aux bottes en jacquard et aux robes sculptées. C’est une mode qui ne cherche pas à dompter le corps, mais à l’accompagner dans sa métamorphose.












Photos : Alexander McQueen/DR
Un climax incendiaire entre ville et terre
La collection évolue comme une montée en tension. Chaque look est une étape vers la délivrance. Vers ce moment où l’on cesse de lutter contre soi-même. Où l’on accepte l’instinct, le désir, la pulsion. le directeur artistique ne propose pas une esthétique, il propose une expérience. Une traversée. Une incandescence. Alexander McQueen, sous sa direction, devient un théâtre de l’intime et du sauvage. Une mode qui brûle les conventions pour mieux révéler ce qui palpite sous la surface. Une mode libre, entre terre et ville, entre ordre et chaos.













Photos : Alexander McQueen/DR



