Il ne s’explique pas, il s’écoute. Bob Dylan revient à Paris les 30 et 31 octobre 2025 pour deux concerts au Palais des Congrès. À 84 ans, le poète électrique poursuit sa tournée “Rough and Rowdy Ways” comme on poursuit une conversation avec soi-même. Ce n’est pas un show, c’est une traversée.


Photos : Sony/Time/Bob Dylan/DR
Paris, encore et toujours
Il y a des artistes qui saluent, et d’autres qui hantent. Bob mDylan fait partie des seconds. Un an après ses deux soirées à la Seine musicale, il revient dans la capitale, sans tambour ni trompette, juste avec ses chansons comme bagages. Le Palais des Congrès, plus feutré que fiévreux, s’apprête à accueillir ce revenant magnifique. Depuis décembre 2021, sa tournée “Rough and Rowdy Ways” trace une ligne sinueuse à travers le monde. Elle a commencé à Milwaukee, elle passe par Helsinki, elle s’arrête à Paris. Et lui, avance. Lentement, sûrement, comme un vieux loup qui connaît tous les sentiers.
Une setlist comme un autoportrait
Ceux qui l’ont vu en 2024 s’en souviennent comme d’un rêve un peu flou. “It Ain’t Me, Babe”, “It’s All Over Now, Baby Blue”, “When I Paint My Masterpiece”… Des titres qui sentent la poussière et les souvenirs. Et puis les morceaux plus récents, ceux de l’album “Rough and Rowdy Ways” : “Murder Most Foul”, “I Contain Multitudes”, “False Prophet”. Bob Dylan ne joue pas ce qu’on attend. Il joue ce qu’il est. La setlist ne bouge presque pas. Elle est comme un poème qu’on récite chaque soir, avec des silences différents. L’ordre des chansons change, mais l’intention reste. Dylan ne cherche pas à surprendre. Il cherche à dire. Et ce qu’il dit, c’est toujours un peu mystérieux.


Photos : Sony/Time/Bob Dylan/DR
Bob Dylan, c’est encore lui
À 84 ans, il ne fait pas de la musique, il fait de la mémoire. Sa voix est râpeuse, ses gestes sont rares, ses silences sont éloquents. Il ne parle pas au public, il parle à l’univers. Et pourtant, on se sent concerné. Parce que Bob Dylan, c’est un miroir. Un miroir qui ne flatte pas, mais qui révèle. Ces deux soirs à Paris ne seront pas des concerts. Des moments où le temps s’arrête, où les mots prennent leur temps, où la musique devient une forme de prière. Bob Dylan ne revient pas. Il continue. Et nous, on écoute.


Photos : Sony/Time/Bob Dylan/DR




