Il est 20h, Paris s’échauffe. Littéralement. À la Fashion Week, le défilé Courrèges ne se contente pas de faire monter la température des regards, il fait grimper celle de la salle. De 21 à 30 degrés, comme une montée en tension, une fièvre douce qui s’installe. Nicolas Di Felice ne présente pas une collection. Il orchestre une expérience. Une immersion. Une combustion.




Photos : Courrèges/DR
Le corps comme territoire incandescent
Dès les premières notes de basse, les sièges vibrent. Le sol pulse. Les corps s’éveillent. Et sur le podium, les silhouettes glissent comme des mirages. Les robes se fondent sur la peau, les tissus épousent les visages, les couleurs oscillent entre turquoise et bleu nuit. C’est sensuel, mais jamais lascif. Minimal, mais jamais froid. Le créateur joue avec la dissolution. Il efface les contours, brouille les repères. Les bottes hautes et les mini-robes rappellent les années 60, mais les superpositions de cuir et les transparences brutales projettent Courrèges dans un futur organique. Un futur où le vêtement ne couvre pas, il révèle. Il transforme.










Photos : Courrèges/DR
Kai Schreiber, l’éclat d’une génération
Et puis elle arrive. Seize ans, démarche assurée, regard franc. Kai Schreiber, fille de Naomi Watts, incarne ce passage de relais que Nicolas Di Felice maîtrise à la perfection. Elle ne joue pas à la muse. Elle est le signal. Celui d’une mode qui ne se fige pas, qui circule, qui respire. Une mode intergénérationnelle, fluide, affranchie. Chez Courrèges, le corps n’est pas un support. Il est le sujet. Chaque silhouette est pensée comme une extension de l’énergie intérieure. La sueur devient matière, la chaleur devient langage. On ne regarde pas les vêtements. On les ressent.
Un rituel, pas un défilé
Ce printemps-été 2026, Courrèges ne propose pas une collection. Il propose un rituel. Une cérémonie du mouvement, de la vibration, de la métamorphose. Le minimalisme structurel de la maison est toujours là, mais contaminé par des éclats pop, des volumes imprévus, des textures qui frôlent l’étrange. Côté artistique, il ne cherche pas à séduire. il cherche à provoquer une réaction physique. À faire de la mode un espace de transformation. Et dans cette fournaise maîtrisée, il rappelle que le vêtement peut être un manifeste. Un cri silencieux. Une peau nouvelle.










Photos : Courrèges/DR
Courrèges, en pleine combustion
À la sortie, les visages sont rouges, les esprits en ébullition. On ne sait pas exactement ce qu’on a vu. Mais on sait ce qu’on a vécu. Et c’est peut-être ça, la vraie révolution : faire de la mode une expérience qui reste dans le corps, longtemps après que les lumières se soient éteintes.











Photos : Courrèges/DR



