En quasi ouverture des spectacles de mode, Paris s’est offert un moment de grâce. Face à la Tour Eiffel scintillante, dans le halo doré de la Fontaine du Trocadéro, Anthony Vaccarello a lancé la Fashion Week printemps-été 2026 avec un défilé Saint Laurent qui n’avait rien d’un simple show. C’était une déclaration. Une mise en scène de la féminité comme terrain de jeu, de combat, de poésie et de pouvoir.









Photos : YSL/DR
La parisienne, version Anthony Vaccarello
Il y a chez Anthony Vaccarello une obsession délicieuse pour les figures féminines qui dérangent. Pas les muses dociles, mais celles qui s’échappent. Ce soir-là, il convoquait la Belle de jour de Buñuel, Catherine Deneuve en bourgeoise insatisfaite, mais aussi la parisienne mythique – celle qu’on ne définit jamais vraiment, parce qu’elle glisse entre les doigts. Une femme qui ne séduit pas, elle fascine. Et qui, surtout, ne demande jamais la permission. Les silhouettes se succèdent comme des métamorphoses. Tantôt cuir noir et carrure 80’s, tantôt trenchs parachutes aux couleurs vives, tantôt robes de princesses aux volumes dramatiques. Chaque passage est une facette, une humeur, une prise de position. le styliste belge ne raconte pas une histoire linéaire. Il compose un kaléidoscope.












Photos : YSL/DR
Jardin d’hortensias et de muses
Le logo YSL, réhabilité avec ferveur par Anthony Vaccarello, s’est transformé en décor floral. Hortensias blancs à perte de vue, comme un clin d’œil romantique à l’histoire de la maison. On pense à Laetitia Casta en bikini de roses fraîches, à l’exubérance des années 90, à l’audace des débuts. Mais ici, la douceur du décor contraste avec la puissance des silhouettes. Dans ce jardin des délices, les muses sont là. Lourdes Leone et Madonna, Charlotte Rampling, Renée Zellweger, Charli XCX. Et bien sûr, les fidèles Kate Moss, Hailey Bieber, Zoë Kravitz. Toutes venues célébrer une mode qui ne flatte pas, mais qui affirme.
Trois actes, une seule voix
Le défilé s’ouvre sur des femmes en cuir, armures modernes aux détails BDSM à peine suggérés. Robert Mapplethorpe plane, comme une ombre sensuelle et provocante. Puis viennent les silhouettes « Rive Gauche », légères, colorées, presque insouciantes. Un souffle de liberté dans un monde où la tradwife refait surface. Enfin, les robes de duchesses, de reines, de héroïnes. Marie-Antoinette version Coppola, Madame X, la duchesse de Guermantes , toutes réinventées pour courir, pour vivre, pour exister. Anthony Vaccarello ne cherche pas à plaire. Il cherche à dire. Et ce qu’il dit, c’est que la mode peut être politique. Que chaque vêtement peut être un manifeste. Que chaque silhouette peut être un acte de résistance.













Photos : YSL/DR
Yves Saint Laurent, toujours en avance
Ce printemps-été 2026, Yves Saint Laurent ne se contente pas d’habiller. Il questionne. Il bouscule. Il célèbre. Et dans ce défilé face à la Tour Eiffel, entre les hortensias et les icônes, il rappelle que la mode, quand elle est bien faite, peut être un miroir du monde. Ou mieux encore, un projecteur.

















Photos : YSL/DR


