Il aura insufflé à la pop ses harmonies célestes et son génie audacieux. À 82 ans, Brian Wilson s’est éteint, laissant derrière lui un héritage musical dont les vagues ne cesseront jamais de danser. Par Khalad
En plus d’être le cerveau des fameux Beach Boys, Brian Wilson en était l’âme. Le maître d’orchestre d’un son qui sentait l’écume et la liberté, l’architecte invisible des symphonies miniatures qui ont redéfini la pop. Ce mercredi 11 juin, la musique pleure la disparition du compositeur de génie, celui qui a su peindre la Californie en harmonies, comme nul autre avant lui.




Photos : Universal Music/Getty Images/Beach Boys/DR
Rival californien des Beatles
Si la pop avait un langage, Brian Wilson en était l’un des plus grands poètes. À l’époque où les Beatles régnaient sur le monde, un américain aux cheveux sages et aux chemises éclaboussées de soleil leur tenait tête. Il n’avait pas besoin de se battre pour imposer sa musique : ses compositions parlaient d’elles-mêmes. « Wouldn’t It Be Nice », « God Only Knows », autant de chansons qui ont transcendé les générations et façonné une nouvelle manière de penser la mélodie.
Entre lumière et ténèbres
Mais derrière l’éclat des harmonies se dissimulait une fragilité profonde. Son enfance, marquée par la rudesse d’un père autoritaire, aura laissé des cicatrices que même les plus belles mélodies n’ont su guérir. Dans les années 1970, l’ombre prend le pas sur la lumière : la drogue, la solitude, le silence. Pourtant, Brian Wilson n’a jamais cessé d’être un créateur, même lorsque sa musique se faisait plus rare.







Photos : Universal Music/Getty Images/Beach Boys/DR
L’amour comme rédemption
Il faudra attendre sa rencontre avec Melinda, son épouse depuis 1995, pour que le compositeur renoue avec la vie et la scène. Un retour timide mais essentiel, celui d’un artiste qui, malgré les tourments, n’a jamais perdu son instinct mélodique. En mai 2024, la voix du chanteur californien s’était faite plus lointaine, effacée par la démence qui l’a conduit sous tutelle. Mais sa musique, elle, restera éternelle. Paul McCartney affirmait que God Only Knows était l’une des plus belles chansons jamais écrites. Et nul ne saurait le contredire. Brian Wilson ne se contentait pas de composer des morceaux : il captait l’essence même des émotions. Aujourd’hui, il s’en est allé. Mais quelque part, dans un vieux transistor ou au détour d’une plage californienne, ses harmonies flottent toujours.




Photos : Universal Music/Getty Images/Beach Boys/DR