Il n’avait pas besoin de parler. Ses textes suffisaient. Werenoi écrivait comme on grave une histoire dans le marbre, chaque mot sculpté avec la précision d’un orfèvre. De « Telegram » à « Diamant Noir », de « Carré » à « Pyramide » , il a tracé une route qui ne ressemble à aucune autre, entre incandescence et mystère, entre asphalte et rêves brisés.


Photos : Werenoi officiel/Flammes/DR
Werenoi, le poète de l’ombre
Ce samedi 17 mai, le silence a remplacé sa voix. Un silence lourd, pesant, qui résonne dans les rues de Montreuil, sur les réseaux, dans le cœur de ses auditeurs. À seulement 31 ans, celui que l’on surnommait « Werenoi » a disparu. La nouvelle, d’abord murmure angoissé, s’est confirmée sous les mots de son producteur : Werenoi est parti, laissant derrière lui un empire musical et une empreinte indélébile.


Ascension fulgurante
Tout commence en 2022. Un nom émerge, un titre percute. « Telegram ». À travers ce premier projet, Werenoi dévoile une plume singulière, viscérale, entre mélodies sombres et une voix rocailleuse qui accroche l’âme. Très vite, il se distingue, prenant une place qu’on ne lui a pas donnée, mais qu’il s’est lui-même taillée. Un an plus tard, « Carré » explose les compteurs. Werenoi s’impose, devance les géants du streaming et vend plus d’albums que Jul, PLK ou même Taylor Swift. Il ne court pas après la lumière, il la façonne dans l’ombre. Puis « Pyramide » arrive en 2024. Une construction musicale millimétrée, stratifiée, un sommet dans sa carrière. Son écriture atteint un raffinement brut, où chaque phrase s’entremêle dans une architecture impeccable. Il est au sommet. Enfin, avril 2025, « Diamant Noir » est dévoilé. Le projet le plus attendu de l’année. Un album où Werenoi affûte son art, explore encore plus loin son univers. Quelques semaines plus tard, l’histoire s’arrête brutalement.


Photos : Werenoi officiel/Flammes/DR
Un artiste rare, une émotion intacte
Il ne parlait pas beaucoup aux médias, mais ses morceaux racontaient tout. « All Eyes On Me », sorti en 2022, avait déjà laissé entrevoir son ambition : un clip à la dimension cinématographique, une scène de gangster, une atmosphère brute. Quelques années plus tard, il frappe à nouveau avec « Piano », en collaboration avec Gims. Une vidéo tournée à Dubaï, un succès immédiat. 7 millions de vues en une semaine avant que le clip ne disparaisse des plateformes, renforçant encore le mythe autour de son aura. À travers chaque note, chaque image, il s’imposait sans jamais chercher à convaincre.


Une voix qui résonnera encore
Son décès a frappé comme une onde de choc. Des annulations de concerts, des rumeurs inquiétantes, des doutes… jusqu’à l’annonce officielle de son producteur. Hyperkaliémie non traitée, défaillance cardiaque, un état qui s’est détérioré trop rapidement. Sur les réseaux, les hommages fusent. « Il avait cette lumière sombre, cette intensité qui ne s’éteint pas », écrit un fan. Un diamant brut, insaisissable, dont l’éclat dépasse le temps.
Gravé dans l’histoire.
Werenoi n’est plus là. Mais sa musique, elle, résonnera pour toujours. Un rappeur, un poète, un …Diamant noir.



Photos : Werenoi officiel/Flammes/DR