Elles brillent encore : Les femmes en or s’installent à la Chapelle

Un an après le souffle olympique, les statues dorées qui ont électrisé la cérémonie d’ouverture des JO 2024 trouvent enfin leur ancrage définitif dans le nord de Paris. Rue de la Chapelle, elles dressent leur silhouette fière témoins d’un hommage vibrant à des femmes qui ont fait l’Histoire. 

Photos : Ville de Paris/KBSP/DR

Les reines de la Seine retrouvent leur royaume

Vendredi 18 juillet, sous un ciel timide de début d’été, Gisèle Halimi s’est dressée la première. Quatre mètres d’or et de résine pour incarner le combat. L’avocate, militante, figure majeure des droits des femmes et des luttes sociales, s’installe à deux pas du métro Porte de la Chapelle, comme une promesse de justice en pleine rue. Dans quelques jours, elle sera rejointe par ses neuf consœurs chacune déposée avec soin dans ce quartier qui bruisse encore du souvenir des Jeux.

Un cortège d’illustres et d’inattendues

La scène avait fait frissonner les berges de la Seine. C’était il y a un an, au pont Alexandre-III. Une à une, les « femmes en or » s’élevaient au son de la Marseillaise, émerveillant les foules lors de la cérémonie d’ouverture. Simone Veil, Simone de Beauvoir, Olympe de Gouges, Louise Michel – des noms qu’on croit connaître, mais qui résonnent autrement quand leurs visages de géantes vous dominent de leur puissance tranquille.

Photos : Ville de Paris/KBSP/DR

Découvertes

Et puis, il y a celles qu’on découvre. Jeanne Barret, première femme à avoir fait le tour du monde. Christine de Pizan, philosophe et poétesse du XVe siècle. Alice Guy, pionnière du cinéma. Paulette Nardal, voix de la négritude et éclat de Sorbonne. Leur histoire n’est plus confinée aux livres, elle se mêle à l’asphalte parisien.

Quand l’espace public devient mémoire

Dans une ville où 86 % des statues rendent hommage à des hommes, ces sculptures imposent leur présence. Elles ne demandent pas, elles occupent. Leur installation marque une avancée symbolique dans la féminisation de l’espace urbain. Portée par Paname 2024 et l’impulsion artistique de CMDS Factory, cette série sculptée en 3D veut casser le silence des absentes. Rue de la Chapelle, tout a été pensé : végétalisation, piste cyclable, espaces de déambulation. On a voulu que les statues s’intègrent à un Paris plus doux, plus juste. Et même si certains critiquent le choix du lieu ou l’esthétique des œuvres, le souffle populaire est bien là porté par les habitants et les voix féministes.

Photos : Ville de Paris/KBSP/DR

Un an plus tard, elles brillent encore

Ce samedi 26 juillet, jour anniversaire des JO 2024, les femmes en or seront officiellement inaugurées. Pas sur les quais cette fois, mais dans la rue, à hauteur de regard. Elles nous rappellent qu’avant le podium, il y a la lutte. Et que derrière la dorure, ce sont des vies entières qui réclament leur place. À Paris, la mémoire n’est jamais figée, elle se dresse, elle parle, et elle marche avec nous.

Photos : Ville de Paris/KBSP/DR